Andréanne Lapierre
Enseignante Perfectionnement en techniques du vêtement
cours Coût de revient
Cégep Marie-Victorin
Mon objectif principal en
incluant les classes inversées à mon enseignement était d’améliorer mes
approches éducatives, mais également de découvrir et d’utiliser des ressources
technopédagogiques. Ce fut vraiment stimulant de constater toutes les
possibilités qui s’offraient à l’enseignant désirant vraiment s’investir dans
cette approche technologique. J’ai toujours été ouverte à l’utilisation des
technologies, mais parfois, par manque de temps ou de ressources, je n’osais
pas trop m’aventurer dans cette expérimentation. La classe inversée m’a permis
justement de concentrer une partie de mon temps sur la découverte de ces outils
et plateformes, ce qui a été fort bénéfique dans mon cas.
Pour ma première classe inversée, j’ai appris à travailler sur la plateforme «Screencast O Matic», une plateforme très facile à utiliser qui consiste à créer des vidéos à partir de l’écran de son propre ordinateur tout en enregistrant le son de la voix de l’interlocuteur. Par cette expérience, j’ai, contrairement à une idée préconçue, constaté que le fait de créer des vidéos était beaucoup plus facile et rapide que ce à quoi je m’attendais. Cette constatation est donc très intéressante pour moi, car je vais éventuellement considérer cet outil tout au long de ma carrière d’enseignement puisque non seulement il est facile d’utilisation, mais il peut s’appliquer à différents types de cours. De plus, les vidéos ont été très appréciés par mes étudiants puisque cela leur permettait de voir les vidéos à leur propre rythme et donc de mieux assimiler l’information.
Andréanne Lapierre Enseignante – Perfectionnement en techniques du vêtement cours Coût de revient Cégep Marie-Victorin
Le principal
défi que j’ai dû faire face pendant mon expérience de la classe inversée fut le
faible taux de participation des étudiants en ce qui concerne le travail
demandé à la maison. Selon moi, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette
problématique.
D’abord, même si je suis persuadée que le concept de la classe inversée peut s’appliquer à tous les types de clientèle étudiante, je crois qu’il faut apprendre à adapter notre approche selon nos étudiants et donc se préparer d’une manière différente.
La première classe que j’ai expérimentée s’adressait à des étudiants en cours de soir, donc à des adultes déjà sur le marché du travail. Ces étudiants ont une vie souvent très remplie puisqu’ils doivent partager leur horaire entre leurs occupations familiale, professionnelle et étudiante. Bien qu’ils aient à cœur de bien réussir leurs études, ils ont également d’autres priorités obligatoires. Selon mon expérience, soit du fait que j’enseigne également en milieu universitaire, donc à une clientèle plus jeune et n’ayant pas les mêmes responsabilités, la vision du travail à la maison peut être parfois différente selon le type d’étudiants.
Normalement, lorsque je demande de faire une préparation à la maison, mes étudiants universitaires le prennent comme un devoir puisqu’ils sont habitués à ce concept. J’en déduis donc qu’idéalement pour que la préparation à la maison soit bien appliquée pour ma clientèle adulte, je dois leur faire réaliser qu’il s’agit bel et bien d’un devoir et non d’une option. Je pense que malheureusement je n’ai pas assez insisté sur ce point. Bien que je leur aie bien expliqué le concept du projet et les avantages que l’on en retire, ils ne l’ont pas vu comme un travail obligatoire. Pour ma première expérience, il aurait peut-être été intéressant d’inclure une évaluation sommative afin de motiver leur participation.
Le fait
d’expérimenter une première fois le concept de la classe inversée amène les
étudiants à bien comprendre les avantages du projet, ce qui les motive à mieux
participer par la suite. C’est ce que j’ai pu constater lors de ma deuxième
expérience, puisque les étudiants ont été beaucoup plus réceptifs. Comprenant
complètement le but de l’exercice, ils ont davantage travaillé à la maison
avant la séance du cours. C’est ce qui me laisse donc penser que le fait de
bien comprendre le pourquoi de l’exercice motive davantage l’étudiant à
participer entièrement à l’expérience.
Stéphanie Collard
Conseillère pédagogique TIC Service des programmes et du développement pédagogique
Cégep de Chicoutimi
Dans le cadre d’un projet d’innovation lié aux technologies, orchestré
par le Cégep à distance, j’ai eu la chance d’accompagner 3 enseignants dans la
mise en œuvre d’une stratégie pédagogique qui était nouvelle pour eux : la
classe inversée.
Au départ, le projet a été présenté aux enseignants sous l’angle du
changement de paradigme dans lequel cette stratégie nous place. Lors de la
planification d’une activité de classe inversée, il faut se mettre dans la
posture de guide, et non pas dans celle du maître des connaissances. Le développement
de l’engagement et de l’autonomie chez les étudiants est visé pour qu’ils
soient les principaux acteurs de leurs apprentissages.
La planification
D’entrée de jeu, les enseignants associés au projet ont désiré
choisir un cours qu’ils donnent habituellement en enseignement magistral, pour
le transformer du tout au tout.
Pour ce faire, nous avons suivi les étapes de la planification d’une
leçon en classe inversée qui sont[1] :
Établir l’objectif de formation et dresser la liste des contenus
disciplinaires à étudier pour parvenir à l’atteinte de l’objectif fixé;
Déterminer les contenus qui seront traités en amont de la leçon
(activité préparatoire) et ceux qui le seront en classe;
Sélectionner la façon dont l’étudiant sera exposé au contenu et les
tâches qu’il devra effectuer;
Produire les outils associés à l’activité préparatoire (matériel,
consignes, questionnaires, etc.) et ceux pour la classe en présence;
Rassembler des données sur l’appréciation générale des étudiants.
Pour chacune de ces étapes, j’ai été présente pour accompagner les
enseignants, répondre à leurs questions et collaborer au montage de leur
activité. Je suis d’avis que le travail de collaboration a suscité des idées
intéressantes de part et d’autre et que les échanges ont été plus que
bénéfiques. De cette façon, les enseignants ont aussi pu augmenter leur
confiance en eux, car ils n’étaient pas nécessairement tous à l’aise avec cette
méthode au début du projet.
Technopédagogies
Comme la vidéo est le support de présentation qui a été le plus
utilisé dans notre projet, une part de mon travail a consisté à de
l’accompagnement technopédagogique. Puisqu’ils n’étaient pas très expérimentés
en la matière, je les ai dirigés vers PowerPoint, soit pour filmer l’écran ou
pour enregistrer un diaporama. Ainsi, la simplicité de l’outil les a
agréablement surpris et ils se sont lancés dans l’aventure. Ils ont tous
remarqué que de rédiger le texte avant de faire la vidéo était très aidant et
permettait de gagner en efficacité lors de l’enregistrement.
[1] Adapté du cours ‘’ La classe inversée au collégial’’, par Dave
Bélanger.
Alexandra Fafard
Enseignante au département d’analyses biomédicales
Cégep de Chicoutimi
Dans le cadre du projet lié aux innovations pédagogiques, en collaboration avec le Cégep à Distance, j’ai eu la chance d’expérimenter la classe inversée. La réalisation d’une capsule était, selon moi, un élément important du projet. Dans ce billet, je vais illustrer les différentes étapes de production du matériel pour toutes les phases de la leçon.
LA PLANIFICATION
Le contenu
La première étape était la sélection des concepts, que j’enseignais normalement dans le cadre d’un cours magistral et que je désirais travailler en classe inversée. Une fois la matière sélectionnée, j’ai dû me questionner à propos de la manière que j’allais employer pour convertir les deux heures de cours théorique, habituellement consacrées pour cette partie, à l’aide d’une capsule de 10 minutes ou moins et d’une activité en classe qui permettait un apprentissage profond. Il m’était donc essentiel de trouver la bonne façon de présenter le contenu aux étudiants lors de l’écoute de la vidéo et de trouver une activité efficace pour leur compréhension. Comme j’enseigne dans un programme technique et que la formation des étudiants est constituée de cours théoriques et de laboratoires, mon choix s’est arrêté sur de la matière enseignée dans ces deux volets. Pour favoriser la compréhension des étudiants, j’ai créé une capsule avec des images illustrant les résultats de laboratoires et j’ai précisé l’interprétation des résultats. De cette façon, les étudiants étaient mieux préparés en laboratoire. L’approfondissement des concepts a été fait dans le cours théorique suivant le visionnement de la capsule.
Réalisation de la capsule
Pour faire ma capsule, j’ai utilisé PowerPoint, mais il existe plusieurs autres logiciels. Une fois mes images sélectionnées, j’ai fait ma capsule en respectant l’ordre établi dans mes notes de cours. J’ai mis l’emphase sur le visuel appuyé par des mots clés. Ensuite, il était primordial de faire la narration. Je crois que j’avais sous-estimé le temps requis pour cette étape. Après quelques essais et erreurs, j’ai vite compris qu’il était essentiel d’écrire textuellement ce que je désirais dire pour chacune des diapositives. Cela facilite l’enregistrement et diminue énormément le temps consacré à cette fin.
Outils
Il est important que les étudiants soient actifs lors de l’écoute d’une vidéo et de les diriger vers les points cruciaux. Pour ce faire, j’ai créé un questionnaire contenant une dizaine de questions. Les étudiants devaient le remplir pendant le visionnement et me le remettre au début du cours suivant. Les questions posées dans cedit questionnaire portaient sur les éléments importants de la capsule pour la compréhension des étudiants. Tous les étudiants ont visionné la capsule et ont remis le questionnaire. Les copies corrigées ont été remises aux étudiants lors du cours suivant avec des commentaires. Ils peuvent donc garder des traces de leurs écrits.
Activité en classe
Lors de la période de classe, nous avons fait une activité qui avait pour but de consolider et de renchérir les concepts qui avaient été présentés dans la capsule. Comme les étudiants avaient des notes de cours troués, ceux-ci devaient faire de la recherche dans des articles que j’avais présélectionnés pour compléter leur note de cours. Individuellement, ils devaient procéder à la lecture des articles. Puis, en équipe, ils devaient compléter leurs notes de cours. Pendant ce temps, j’étais à leur disposition pour répondre à leurs questions. Les étudiants ont pu corriger leurs réponses à l’aide d’un document qui leur a été remis. Une fois la tâche terminée, nous avons fait un questionnaire en ligne d’une vingtaine de questions avec « Kahoot ». Cet exercice m’a permis de m’assurer de la compréhension juste des concepts qui ont été couverts par la capsule et complétés par l’activité en classe.
Retour sur l’activité
Finalement, les étudiants ont dû remplir un questionnaire portant sur leur appréciation de l’activité. Dans l’ensemble, les étudiants ont beaucoup aimé avoir accès à un outil leur permettant de se préparer à la fois pour la séance de laboratoire et pour le cours théorique. Ils ont trouvé que la classe inversée avait facilité leurs apprentissages. Pour ma part, j’ai observé que les concepts ont été bien compris par les étudiants et que l’ensemble des étudiants se sont investis dans la tâche. J’ai adoré concevoir cette activité et travailler en classe inversée, mais il faut être conscient que cela demande beaucoup de temps, surtout pour une première fois! Il est certain que je vais tenter l’expérience à nouveau.